LE CENTRE L'ABRI
A l'origine
Sur le mur faisant face au lycée français Jean Mermoz situé à Ouakam, un quartier traditionnel de Dakar, un petit tableau attire et intrigue de par l’inscription qu’il porte : ‘’Le centre l’Abri : On y rentre en rampant mais on y sort en courant’’.
Ce centre a été créé en 1978 par Roger Coll, un Français qui vivait avec un handicap. Avant sa mort, il avait décidé de léguer son joyau à des sœurs, afin qu’elles puissent continuer son œuvre. ’’On entre en rampant, on sort en courant’’, tel est le slogan de ce centre. Après de 36 ans d’existence, ce centre a vu défiler plus d’une centaine d’enfants handicapés. Certains ex-pensionnaires, raconte-t-on, ont réussi leur vie, en ayant réussi à décrocher un diplôme à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Au moment où d’autres s’activent actuellement dans la coiffure.
A ses débuts, le centre accueillait essentiellement des enfants atteints de poliomyélite. Mais aujourd'hui que cette maladie a connu un net recul, grâce aux efforts déployés par l’État du Sénégal, il reçoit des enfants atteints de différents handicaps, à l’exception des déficients mentaux. ''Actuellement, nous avons un personnel qui tourne autour de 5 personnes, pour 16 pensionnaires. Les 8 prennent des cours au niveau de l’école élémentaire catholique Stella Maris. 8 sont restés dans le centre'', confie la sœur Marguerite.
Les pensionnaires viennent des quatre coins du pays
Elle renseigne que les actuels pensionnaires du centre viennent de différentes régions du Sénégal, sans distinction de sexe, ni de religion. ''Actuellement, nous avons 2 chrétiens et 16 musulmans. Nous recevons toute sorte de handicapés, saufs les déficients mentaux. Et pour vous dire qu’on les respecte, on ne leur fera jamais manger ou boire une chose que leur religion leur interdit'', déclare-t-elle. La sœur révèle qu'ils ont ramassé, par le passé, une mendiante qu’ils ont soignée et assistée. ‘’Nous avons eu dans le passé une fille bossue que nous avons réussi à faire évacuer en France. Elle s’en est bien tirée après son opération. Et aux dernières nouvelles, elle est devenue une grande fille’’, poursuit-elle.
Les enfants handicapés du centre ont droit à des kinésithérapeutes et des opérations qui sont souvent très souvent coûteuses. Une kermesse est organisée une fois tous les deux ans. ‘’Tout est gratuit dans ce centre. On fait vivre les enfants grâce à des dons que de bonnes volontés font à longueur d’année. Nous organisons aussi tous les deux ans une kermesse pour récolter des fonds’’, ajoute sœur Marguerite. Chaque enfant, confie-t-elle, mettra le temps qu’il faudra, avant de sortir et pendant tout ce temps, il sera suivi par des médecins expérimentés. Et à chaque fois que l’enfant a un rendez-vous médical, on fait appel à un de ses parents pour qu’il soit présent, pour plus de sécurité.